Background .... un essai

Le brouillard se levait à peine, et le soleil tardait à apparaître derrière l’épaisse fumée ocre que compose l’atmosphère. La pollution, il n’y a plus que ça. Cela fait bien longtemps que le pacte industriel est rompu, et cette planète autrefois verte et pure est depuis longtemps morte, souillée par la main de l’homme et de son exploitation. La nature meurt….
Voilà des pensées bannies depuis longtemps. Les Hauts Seigneurs n’ont jamais compris cela, aveuglés par leur soif de pouvoir et de fortune. De la disparition, nous sommes passés à l’annihilation des autres espèces, inconsciemment.
Certains débris, car c’est ainsi qu’il faut les nommer, parlent encore, du haut de leur vieil âge d’un temps jadis glorieux, où il restait encore quelques traces d’une nature pourtant déjà agonisante. Mais leur parole ce perd, emportée dans le sang de la guerre civile, qui continue son œuvre, décimant les plus faibles et favorisant les hérétiques, membres volontaires ou non de ces gangs qui empoisonnent toujours un peu plus cette planète.
S’il restait encore dans son sol aride quelque chose qui permet de la faire sauter, il l’utiliserait. Mais rien ne reste sur ce caillou aride appelé autrefois Terra.
Je referme la vitre teintée de mon appartement, avant que les rayons cosmiques de se décident pour de bon à saloper mon canapé. Je n’y ai jamais fait attention à ces histoires de rayons et tout ça, mais quand à la suite d’une éruption solaire on retrouve sa moquette brûlée, on révise certains jugements un peu hâtifs. Je me mets d’ailleurs dans mon canapé, de peur que mes pensées ne se transforment en réalités.

[…]

-Prêts ?
L’homme qui vient de parler se trouve recroquevillé derrière un mur en ruine. Il apparaît tel une ombre, dans son costume sombre, son visage caché par un foulard noir et par un casque militaire.
-On n’attend pas que le brouillard se lève, inquisiteur ?
Tout aussi discret, cet homme n’a pourtant rien d’une ombre. Il se remarque même de loin, par sa carrure imposante et sa musculature dévoilée, entre les nombreuses bandes de cartouches qui entourent son torse. Cela fait un moment qu’il cramponne sa mitrailleuse lourde, avec grande force et agilité, d’une seule main, pendant que l’autre s’amuse à caresser le corps de l’arme.
Ces deux hommes ne sont pas seuls. La personne la plus attentive aurait du mal à les distinguer, à travers la brume épaisse des quartiers industriels pollués.
L’inquisiteur lève brusquement la main et se raidit. Toute la troupe est à présent à l’affût, essayant de distinguer le moindre bruit suspect. Mais ils ont l’habitude : cela fait plus de trois heures qu’ils sont recroquevillés au milieu de ces ruines, et régulièrement, l’inquisiteur fais le même signe, par habitude de la routine, pour guetter un quelconque bruit.
Il finit par baisser la main, et se remet à parler :
-Si on veut avoir la moindre chance contre ces dreadnoughts, il faut les prendre par surprise.
Un pas lourd et pesant retentit au loin. On peut discerner le bruit discret des moteurs hydrauliques qui s’actionnent dans un sifflement.
Les pas se rapprochent, cadencés.
-Trop tard.

[…]





Oh ! J’y pense, je n’ai même pas encore regardé mon courrier. J’allume mon récepteur, mais comme souvent, l’écran est brouillé…. Depuis que ces idiots d’hérétiques ont foutus l’émetteur en l’air, cela ne marche plus que rarement……
Foutus hérétiques… Si j’étais un peu moins froussard je leur montrerais ce que j’en pense de leurs actions contre le gouvernement… Je ne les aime pas plus que le gouvernement, mais eux ils dérangent. Ils dérangent tellement que l’on entend plus parler que d’eux aux informations. Ceux-là d’ailleurs, ne valent sûrement pas mieux. Ils parlent de la guerre depuis leurs bunkers blindés, suffisants et naïfs.
Cette pensée me rappelle qu’il est l’heure de les écouter, ces naïfs. Depuis quelques jours, ils ne parlent plus que de la progression des hérétiques. Depuis deux semaines, ils ont lancés un rush sur la capitale, avec à leur tête un inquisiteur déchu. Mais depuis 2 jours, les forces de répressions les ont perdus de vue (sûrement massacrés, et l’affaire à été étouffée).
J’allume donc le récepteur Vox Pic, qui crachote un peu avant d’afficher les mêmes nababs que chaque jour. Cela devient inquiétant. Ils prennent aujourd’hui un air apeuré, toujours à cause de ces hérétiques disparus. C’est normal, ça fait désordre. Mais je les regarde sans les entendre. D’ici demain, je serais loin. Très loin d’ici. Cela fait une année terrestre que je répare mon vaisseau. Demain, je pars.
Enfin libre….

[…]