SDF
Femme, célibataire, la trentaine venant tous les jeudis au Resto du cœur, et le reste du temps sa cachant pour cacher sa misère.
Elle arrive. C’est la première foi que je la vois. Elle a l’air jeune, bien maquillé, l’air un rien hautin. Au premier regard, en la croisant dans la rue ont auraient cru une femme d’affaire, chef d’entreprise, marier, deux enfants, la femme type, cheveux tirés en arrière, démarche élancée, beau vêtement, simple, mais très soignés. On aurait pu croire cela si l’on n’avait vu ce qu’elle portait sur son dos, un sac, simple, usé, sale, qui n’avait rien à faire là.
Ce sac, comme la marque de ce poids qu’elle porte sur elle, le poids de la misère, ce poids que portes les sans domicile fixe.
Je la prenais pour une nouvelle bénévole et voilà qu’elle s’incère discrètement avec un air détaché dans la file informe des nécessiteux.
Les SDF se pressent pour entrés dans le hangar, bousculade, chahut, bagarre. Elle l’air toujours détaché, regard en coin qui se demande où elle se trouve, bouche serrée, crispée, se faisant toute petite comme elle dans la file. Son dégoût est perceptible. Elle ne se presse pas, on voit dans son comportement que, au point ou elle en est une semaine de privation ne changera jamais grand chose.
Voilà après une bonne demi-heure d’attente son tour arriver.
Tout à coup son visage se crispe d’une autre manière, un sourire désabusé malgré tout apparaît, elle remplit sa besace avec les produits de première nécessités qui lui sont donnés.
Coincé entre un jeune immigré roumain de vingt ans et un habitué qui doit avoir la cinquantaine, son sourire persiste et devient sincère, sa joie transparaît maintenant, malgré les bousculades incessantes.
Tout les SDF et les bénévoles se posent la même question : <<Que fait-elle ici ? N’est-elle pas du mauvais côté des cagots ? >>.
Sa parenthèse est maintenant finit, elle adresse un dernier sourire au dernier bénévole qui lui renvoi, et très vite il s’estompe.
Ont ne voit maintenant plus que ce furoncle sur son dos, comme un parasite. Elle traîne un moment près de l’entrée puis partant, accélérant, se dépêchant de retourné se cacher.
L’air de rien, se cachant déjà dans la foule qui s’étale dans la rue, pour ensuite se réfugier dans un squat, certainement, pour y passer jour après jour des temps tristes, des années elle aussi tout aussi tristes et routinières les une que les autres, sans aucun moyen de changer ça, condamnée à perpétuité, comme tout les autres.
Réagissé sur ce texte et dite moi ce que vous avez penssé en le lisant.